Vie sociale et polémiques
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Bonjour à tous, je souhaite obtenir des réponses à mes questions que je me pose après avoir fouillé sur internet le métier de policier en particulier le grade que je vise : GPX. Je sais que c’est un métier de terrain, que c’est difficile et même stimulant mais j’entend et je vois sur internet des avis de plus en plus négatifs sur la police. Comme je l’ai mentionné, je souhaite devenir GPX pour obtenir un poste dans une section d’investigation puis monter en grade d’officier par la voie interne pour avoir des responsabilités après 4 ans « de subordination ». Mais avant de me lancer et fixer mon choix définitivement sur la carrière de policier j’aimerais être éclairé par des policiers sur des questions qui m’inquiètent : - La politique du chiffre, c’est à dire concourir entre collègues pour avoir plus de mis en garde à vue et de pv, est-ce vrai ? (Car avoir des ordres où il faut faire du chiffre au lieu de la sécurité publique, c’est un peu se détourner de la véritable mission de policier ?) - Les collègues qui ne sont pas solidaires, voir même nos « ennemis » ? (J’ai vu par des témoignages d’anciens policiers qui ont quitté la police (volontairement ou non) comme le fameux livre « à mort le flic » (Ce livre donne des sueurs froides sur la police et donne le sentiment que le danger est en interne que à l’extérieur) , les coups bas et mis au placard si on a pas la même idéologie ou que l’on contredit son supérieur si il ne respecte pas son devoir de moralité, neutralité ou de probité) - La collaboration et la peur des délinquants dangereux ? (J’ai vu que certains policiers avaient un favoritisme pour les délinquants dangereux (souvent en bande) pour ne pas avoir de représailles mais aussi une sorte de coopération (aide aux affaires, comme le fameux reportage sur la Bac de Marseille), comment peut-on gérer ces cas ?) - un GPX peut-il avoir une complète autonomie dans son travail ? (Surtout pour des cas d’investigations ou de missions ?) (Il y a t-il des GPX qui travaillent individuellement ?) C’était mes questions par rapport au travail, et voici les questions qui concernent la vie privée : - Un policier peut-il sortir du territoire français pour un week-end ? - Comment la dépression (ou burn-out) d’un policier est-elle géré au sein de la police ? (Surtout dans des cas de mise en placard qui finissent souvent mal ) - La vie de famille ou amoureuse n’est-elle pas difficile ? - Avez-vous reçu des menaces (ou votre entourage) en dehors du travail (ou même des violences ?) Et la dernière question un peu plus « folle » : - Certaines études (en Amérique, mais bon) constatent que certains policier sont des psychopathes, avez-vous eu des cas pareils ? Voilà, voici mes questions, je ne souhaite pas ouvrir un débat mais plutôt avoir des réponses sincères si être policier reste toujours un métier noble dans l’imaginaire collectif (ou comme dans La pub GPX 2018).
Anonyme a posé une question à La sécurité publique
Catégorie: Général
Date: Sunday, February 3, 2019
Dernière mise à jour: Monday, February 4, 2019
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Arnaud
Brigadier-chef de Police à la Brigade Anti-Criminalité de Nuit de Paris (75)
Cher Anonyme, Merci pour toutes vos questions ! Tentons de répondre au mieux à vos "inquiétudes": - "La politique du chiffre": la politique du chiffre n'existe pas, mettons d'ores et déjà fin à cette idée polémique. Ce qui est essentiel par contre, c'est l'obligation de moyens. Cette obligation qui est de mettre en œuvre l'ensemble de nos moyens collectifs et avant tout individuels à l'exercice quotidien de notre Métier et de nos missions. Les résultats suivront. Et notre hiérarchie est en droit d'attendre de nous le respect de cette obligation. Après tout, c'est le cas pour tous les métiers. Et donc non, il n'y a pas de "concours de chiffres" entre Policier. - "Les collègues qui ne sont pas solidaires, voir même nos ennemis": difficile de cerner votre question. La solidarité est un terme trop générique. Alors qu'est ce que serait la solidarité dans la Police après tout ? Boire un café tous ensemble à la prise de service, se rejoindre à la pause repas pour manger tous ensemble, se retrouver après le service pour partager des moments de convivialité, s'organiser pour un collègue qui traverse un moment éprouvant, se soutenir en intervention, etc... Pour moi elle tient de là la solidarité dans la Police. Quant à la partie polémique de votre interrogation, n'oubliez pas que la Police Nationale est une Institution qui compte plus que 140 000 fonctionnaires dans ses rangs. Les quelques témoignages d'anciens Policiers, quel que soit le crédit qu'on leur donne, ne seront jamais le reflet de la vie au quotidien des dizaines de milliers d'actifs que nous sommes. - "La collaboration et la peur des délinquants dangereux": pour vous répondre sur ce que vous appelez la collaboration, je vais vous citer, "j'ai vu que certains policiers...", et vous renvoyer quelques lignes au dessus. La Loi et son respect s'applique aussi pour nous. Pour ce que vous désignez peur des délinquants, je vous répondrai que non, nous n'avons pas peur. Il n'en demeure pas moins que la pratique de notre métier exige de la sécurité en intervention. N'oubliez pas que nous mettons en jeu notre intégrité physique à chacune de nos missions. - L'autonomie d'un GPX: quelque soit notre Service, nous ne travaillons jamais seul, nous appartenons toujours à une unité. Et encore plus sur la voie publique où nous sommes en équipage. Dans le cas précis de l'investigation, on va non pas faire référence au grade mais plutôt à la qualité judiciaire. Un Agent de Police Judiciaire -APJ- (le cas d'un GPX en sortie d'école) travaillera toujours sous le contrôle d'un Officier de Police Judiciaire -OPJ- (cas d'un Officier en sortie d'école) et sera donc moins autonome. Un GPX peut d'ailleurs devenir OPJ après deux ans d'ancienneté et la réussite de la qualification. - Un policier peut évidemment quitter le territoire français pour le temps d'un week-end. - Il y a dans la Police des services de soutien et d'accompagnement, avec à disposition des psychologues pouvant être consultés au quotidien, et sollicités à tout moment en cas de besoin. Et ces services intègrent aussi des Policiers rompus à l'assistance sociale de nos collègues. Le plus dur restant la libération de la parole et quelques facettes de la solidarité que je décris plus haut peuvent y contribuer. - La vie familiale, amoureuse et leurs difficultés appartiennent à la vie privé de chacun. Il est donc compliqué de faire là encore des généralités. - Je n'ai personnellement jamais reçu de menaces ou de violences en dehors du travail. Mais toujours d'un point de vue personnel, je pense qu'il est important de résider en dehors de son environnement professionnel. Quant à votre dernière question, je vous propose de la laisser à sa folie ;-) Croyez-moi, lorsque vous avez la passion de ce métier, si c'est votre choix, Policier est le meilleur métier du Monde ! A très bientôt sur notre plateforme
Monday, February 4, 2019
Anonyme
Merci d’avoir pris le temps pour me répondre, ça m’a beaucoup éclairé sur le métier de la police. Ça me rassure beaucoup et ça me donne l’envie de doubler mon énergie pour préparer le concours de septembre :)
Monday, February 4, 2019
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